Le curé n’a pas d’enfant de chœur pour l’aider, mais il possède un perroquet savant qu’il a dressé pour lui donner un coup de main lors de la messe : il le met sur un perchoir, à côté de l’autel, et le volatile place les fidèles :
« Les hommes à gauche, les femmes à droite, les hommes à gauche, les femmes à droite,… »
V’la-t-y pas qu’un jour, not’curé surprend son perroquet en train de faire son affaire à une poule, dans le fond du jardin :
« Créature de Satan ! Je vais t’apprendre à bien te conduire, moi ! »
Et pour punir l’oiseau, il lui rase la belle houppette de plumes rouges qu’il avait sur le crâne, et qui faisait sa fierté !
Honteux, qu’il est le perroquet ! Et à la messe suivante, le perchoir planqué dans un coin sombre à côté de l’harmonium, il officie, tout penaud :
« Les hommes à gauche, les femmes à droite, les hommes à gauche, les femmes à droite,… »
Entrent deux chauves… Alors le perroquet, soudain ragaillardi :
« Et les deux baiseurs de poule, avec moi près de l’harmonium ! »
Un vicaire
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J’ai entendu parler d’un curé solitaire.
Il cherchait vainement l’aide qui lui manquait ;
Un jour, un paroissien lui offre un perroquet
Qui, avec dignité, se comporte en vicaire.
Mais cet oiseau avait la chasteté précaire :
Souvent, au poulailler, le soir, il pratiquait
Des vices dont le prêtre, à bon droit, s’offusquait,
Lui qui se comportait en pieux célibataire.
À la fin, le curé punit le débauché :
Il s’arme d’un rasoir afin de retrancher
Les plumes qui rendaient sa tête magnifique.
Le dimanche suivant, un chauve vient prier.
Notre vicaire, alors, se met à lui crier
« Dis-nous quelle est la poule avec qui tu forniques !»