La part des choses

Quand tu m’as pris la main
Avais-tu fait le lien
Avec ce qu’un gamin
Ecrivait en chemin
Mon premier poème
Chantait ma vie même
Avec ma main tendue
Avec l’espoir perdu
Dix ans se sont passés
Et mes rêves espacés
J’apprenais à lutter
Pour la réalité
Un dimanche divin
Nos folies d’écrivains
Nous avaient réuni
Le silence et le cri
Et moi l’âme esseulé
Je voulais consoler
Grave erreur j’ai commis
Car tu m’as compris
Et je t’ai dit danger
Car je risque d’aimer
Mais le mal était fait
Et mon amour naissait
Ridicule garçon
Amoureux d’un glaçon
De sang chaud pétrifié
De larmes consumé
Ridicule perdant
Amoureux d’un diamant
Qui connut dans sa vie
Tellement mieux que lui
Je n’ai pas la beauté
Je n’ai que la pensée
C’est bien insuffisant
Pour être attirant
Comme Brel le chantait
Si un seul jour j’étais
Le contraire de moi
Beau et con à la fois
Beau pour ne pas subir
Con pour ne pas souffrir
Rêve impie d’un païen
Qui ne vit jamais rien
Tu vois j’avais raison
Car tu sais dans le fond
Que tu as les atouts
Qui font d’une vie tout
Tu es jeune et belle
Et tu seras celle
Qui connaîtra l’amour
Et moi viendra mon tour
A l’âge où les années
Les passions ont calmé
L’amant devient ami
Et le corps un défi
Alors on m’aimera
Pour ce que j’ai en moi
Pour une vie heureux
Etre sage est précieux
Je sais ce que je vaux
Mais ne suis pas dévot
J’aime à l’intérieur
Mais ne suis pas gêneur
Et je me fais petit
Pour que mieux l’on m’oublie
Mais à toi j’ai pu dire
Que j’ai vécu le pire
Et je veux que tu saches
A quel point l’on s’attache
A t’avoir près de soi
A parler avec toi
Et ceux qui médisants
N’en seraient pas content
Oublie-les à jamais
Ils ne te méritaient
Et ne t’inquiète pas
Si je dis ces mots-là
A défaut d’être amant
Je serais confident
La vie m’a peu donné
J’ai appris à garder
Ton cœur est blessé
Le mien cicatrisé
Tu connais tes débuts
Moi la fin j’ai vécu
Toi tu as l’avenir
Le mien n’est que soupir
Plutôt que la pitié
Je préfère l’amitié
Mais permets que je rêve
Un moment de trêve
Pour mon cœur en hiver
A un autre univers
Où je serais pour toi
Ton cheval de Troie
Conquérant d’Hélène
De tes amours la scène
Parle-moi encore
De tes amours si forts
Steve ou Visegrad
Comme un camarade
Je t’écouterais
Et partagerais
Tes peines et tes joies
Comme si c’était moi

Lazzi

ATTENTION : Ce texte est une œuvre originale, déposée auprès de la SGDL. Toute reproduction sans accord préalable de l’auteur est strictement interdite.

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