blague fausse couverture

Donovan, agent du C.E.R.V.O.

Fausse couverture de comics réalisée par Zaïtchick
Zaïtchick – Donovan, agent du C.E.R.V.O.

(Dessin du 20 décembre 2010)

Maudites méninges ! de Kurt Nabab dans la série Donovan agent du C.E.R.V.O. aux éditions Décès Comique.

Donovan’s brain est le titre anglais du roman de Curt Siodmak, Le Cerveau du Nabab, paru dans la série noire. Le héros mène des recherches pour mesurer l’évolution d’un cerveau qui survit hors du corps humain. Un accident lui livre un cobaye humain : il suffit de le déclarer mort et d’extraire son cerveau pour le brancher à une machine. Sauf que ce n’est pas le cerveau de n’importe qui : c’est celui d’un riche sale type du nom de Donovan. Il a des projets et commence à manipuler le chercheur grâce à sa puissance cérébrale, son opiniâtreté et sa phénoménale méchanceté. Un classique de la littérature de science-fiction.

J’ai détourné le titre de l’édition française de Nick Fury, Agent of the S.H.I.E.L.D, parue aux Humanoïdes Associés sous le titre Nick Fury, agent du S.E.R.V.O., pour laquelle l’éditeur a fait un excellent travail d’adaptation. Il s’agit d’un florilège d’épisodes réalisés par Jim Steranko, le concepteur du look d’Indiana Jones.

Le dessin, en revanche, est un démarquage de la couv’ réalisée par Jack « the King » Kirby pour la première apparition du super-agent secret Marvel – et non DC – qui, à l’époque, est un caucasien !

Quant au titre, Maudites Méninges, c’est un détournement du titre du roman de Philippe Djian, Maudit Manège, qui est la suite de 37,2 le matin.

Bondissant comme un fauve…

Fausse couverture de polar réalisée par Zaïtchick
Zaïtchick – Bondissant comme un fauve…

(Dessin du 23 décembre 2010)

L’Homme de Rio ne répond plus de François Merlin dans la série Super Crime Club aux éditions Charon. « Gambadant comme un fauve, Bob Saint-Clar échappe aux griffes de l’ignoble Karpof. »

Dans Le Magnifique, Jean-Paul Belmondo incarne Bob Saint-Clar, le meilleur agent secret du monde. Il a le visage de son créateur, François Merlin, écrivain besogneux qui tape au kilomètre les aventures de son avatar. Quant à l’ignoble Karpof, chef des services secrets albanais dans la fiction, il dirige les éditions Charon dans la réalité… Et c’est l’éditeur de Merlin.

Le film est un peu déstabilisant : il commence comme une parodie (à peine) outrée des films d’espionnage à la sauce James Bond pour virer à la mise en abyme, où l’on suit en parallèle les déboires professionnels et sentimentaux du malheureux François Merlin, déboires qui rejaillissent sur les péripéties que vit Saint-Clar, pour finalement assister à un final hautement délirant.

Bébel en fait des tonnes comme agent-secret, auteur raté, pitre, folle tordue (il roule une galoche à Karpof/Charon avant de lui déclarer sa flamme et de se sauver avec lui en tandem !) tandis que le film passe à la moulinette tous les poncifs du genre (c’est plutôt S.A.S. qui est dans le collimateur) et c’est réjouissant.

J’ai donc repris la présentation de la collection des Super Crime Club des éditions Charon (on aperçoit brièvement quelques couvertures dans le film – dont Le Pigeon Maltais ^^) qui lorgne sur les collections S.A.S. de Gérard de Villiers, et caricaturé Belmondo en Bob Saint-Clar.

Le sang versé est un clin d’œil au pré-générique des James Bond, quant à la formule « gambadant comme un fauve… », elle reprend et détourne la figure de style usée jusqu’à la corde que François Merlin emploie dans chacun de ses romans : Bob Saint-Clar fait tout « comme un fauve ».

Belmondo a joué dans L’Homme de Rio de Philippe de Broca, une des meilleures adaptations pirates des aventures de Tintin (avec Les Tribulations d’un Chinois en Chine, encore avec Belmondo) et Rio ne répond plus est le deuxième volet des aventures parodiques d’OSS 117 avec Jean Dujardin.

Cette couverture est une dédicace à mes deux libraires préférés, François et Thibault, dont Le Magnifique est un des films-cultes.

Canard au vinaigre

Fausse couverture de polar réalisée par Zaïtchick
Zaïtchick – Canard au vinaigre

(Dessin du 22 décembre 2010)

Canard au vinaigre (The Duck of Hazard) de Don Résus dans la série Fais-moi peur aux éditions Edi-mmonde

La position du canard tueur s’inspire d’une splash page (pleine page) qui clôt le premier épisode de la saga Project Pegasus avec la Chose, publiée dans Marvel Two-in-One et repris dans Spécial Strange chez nous. Le cyborg Deathlock (Cyberman chez Arédit) guette Ben Grimm en embuscade.

L’idée m’a été inspirée par des commentaires d’internautes qui comparaient mon Canardeur à Deathlok à cause de son œil-viseur.

Canard au vinaigre est une référence au Poulet au Vinaigre de Claude Chabrol, le premier film où apparaît l’inspecteur Lavardin, joué par Jean-Marie Poiret.

The Dukes of Hazzard est le titre américain de la série Shérif fais-moi peur. The duck of hazard peut se traduire par « le canard du risque ».

Don Rosa est le dessinateur de La Jeunesse de Picsou qui fait l’objet d’une reprise dans Picsou Magazine.

Edi-Monde est la maison d’édition fondée par Paul Winkler avec Hachette pour publier Disney en France.


Le cave du Vatican

Fausse couverture de polar réalisée par Zaïtchick
Zaïtchick – Le cave du Vatican

(Dessin du 15 décembre 2010)

Le Cave du Vatican se rebiffe (Au Bon Beurre de Missel) d’Andrej Hideux dans la Série Pourpre (Cardinale) aux éditions Index Guillaumard

Ici, allusions aux Caves du Vatican d’André Gide, au Cave se rebiffe de Gilles Grangier, Michel Audiard et Albert Simonin (d’après son roman), Au bon beurre de Jean Dutour.

Métro Charogne

Fausse couverture de polar réalisée par Zaïtchick
Zaïtchick – Métro Charogne

(Dessin du 12 décembre 2010)

Métro charogne (Haziz dans le métro) de Maurice Pimpon dans la série Kärsher.

Métro Charonne est l’un des épisodes les plus célèbres de la Guerre d’Algérie. (Car c’est officiel, maintenant, on dit « guerre ». Au temps pour ceux qui pensaient à une initiative un peu trop musclée du Club Med pour promouvoir des destinations ensoleillées…)

Elle est liée au décès subit d’une poignée de manifestants, le 8 février 1962, alors que ces derniers prenaient part à une promenade de santé dont la préfecture de Paris corrigea inopinément… le parcours.

L’enquête démontra qu’ils n’avaient pas de titre de transport.

Pour son bonheur, la jeune République put, en ces temps troublés, se reposer sur des commis zélés comme Maurice Papon, lequel su faire preuve d’un empressement tout particulier quant à l’entretien – et au dégagement – de la voie publique lorsqu’il dirigeait la Préfecture de Police de Paris.

Las, les hommes et les régimes se montrent parfois ingrats envers les brillants technocrates et des magistrats, probablement mal informés, lui firent grief, non pas – entre-autres – d’un certain tapage nocturne en 1961 (il ne sert à rien de ressasser le passé comme disait Klaus B., un artisan teuton qui su exporter son savoir-faire en Amérique latine), mais de sa promotion empressée des transports ferroviaires lorsqu’il était secrétaire général de la préfecture de la Gironde de 1942 à 1944 (Période pendant laquelle il résista… à l’envie de résister, mais ce fut dur).

En effet, il su faire bénéficier de tarifs préférentiels sur les grandes lignes S.N.C.F. (c’est possible !) à des familles entières, qui ne l’avaient même pas demandé.

Et sans discrimination car les étrangers aussi – surtout – y avaient droit.
Les précurseurs ne sont pas toujours reconnus à leur juste valeur et le tribunal ne rendit pas justice à cette conception visionnaire des transports en commun.

C’est donc incompris que Maurice Papon s’éteignit dans son lit le 17 février 2007 à Pontault-Combault en Seine-et-Marne. Mais n’est-ce pas l’honneur d’un grand fonctionnaire d’avoir su servir indifféremment, et avec la même promptitude, les régimes politiques successifs ?