Perles de la justice

Le procès du poète

Les perles : la justice

« Ceci est nouveau : poursuivre un volume de vers ! Jusqu’à présent, la magistrature laissait la poésie fort tranquille ! Je suis grandement indigné. » Flaubert vole au secours de Baudelaire, dont six poèmes sont censurés pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs. « Les Fleurs du mal » ont mal aux alexandrins.

Une rude journée

Les perles : la justice

Janvier 1757. Au moment de grimper dans son carrosse, Louis XV est poignardé par un inconnu. La blessure n’est que légère, mais Damiens, le régicide, est quand même traduit devant le Parlement de Paris. Il va subir un calvaire atroce. Écartelé, brûlé au soufre en fusion, puis jeté dans les flammes.

Au petit matin, avant de partir pour son supplice, le régicide, visionnaire, s’est contenté de déclarer : « Allons, la journée sera rude ! »

L’amour cannibale

Les perles : la justice

Issei Sagawa restera une figure marquante des années 1980. Cet étudiant parisien de trente-deux ans avoue avoir mangé en partie une jeune Néerlandaise et remisé le reste dans son frigo. Celui que l’on surnomme « le Japonais cannibale » confie : « L’amour n’est rien. Le vrai amour consiste à manger l’être aimé. » Il vit aujourd’hui tranquillement au Japon.

Le naturel tranchant

Les perles : la justice

Simone Weber, alias « la Tronçonneuse », accusée d’avoir proprement, presque méticuleusement, découpé en rondelles son tendre et cher époux, entre deux potages conjugaux, sur la table de la cuisine, dans leur appartement nancéien, demande à l’audience au président qu’on lui pardonne « son naturel un peu tranchant »…

L’insolence de Claude Buffet

Les perles : la justice

Claude Buffet est un petit truand médiocre, spécialisé dans la courageuse agression des femmes seules, qui regrette dans un premier temps de n’être condamné qu’aux travaux forcés à perpétuité. Alors, il tente l’évasion de la prison de Clairvaux et tue deux otages, une infirmière et un gardien.

Quand, devant la cour d’assises de Troyes, au mois de juin 1972, l’accusation réclame à son encontre la peine capitale, Buffet se dresse sur son banc et crie « Bravo, monsieur Richon ! » à l’adresse de l’avocat général. Puis il lance aux jurés : « Tout à l’heure, vous avez crié « À mort, fumier ! ». Cette mort, vous allez me la donner. Et vous ne savez pas comme vous allez me rendre service… »

Buffet, jusqu’au bout, jouera l’insolence. Il ira à la mort en fanfaronnant. Mais il mourra déçu : il avait demandé à être exécuté couché sur le dos… pour voir tomber la lame. Un privilège de forte tête, qui lui sera, hélas, refusé.