Perles de la justice

L’encre de Jack l’Éventreur

Les perles : la justice

Avec le thé, le fog et le monstre du Loch Ness, Jack l’Éventreur est devenu un mythe britannique. Le mystérieux tueur de Spitalfields adresse en 1888 à une agence de presse londonienne une lettre signée du sobriquet qu’il s’est choisi pour entrer dans la légende. Faute de pouvoir utiliser le sang de sa dernière victime, qui, dit-il, a trop vite coagulé, Jack l’Éventreur écrit à l’encre rouge.

Le sauvetage de Charlotte Corday

Les perles : la justice

Au matin du 13 juillet 1793, Charlotte Corday pénètre dans la salle de bains de Marat. Le Montagnard fanatique, pourtant ami du peuple, y soigne un eczéma persistant. Elle sort un couteau acheté quarante sols et lui enfonce l’arme dans la gorge. Arrêtée, elle dira simplement : « J’ai tué un homme pour en sauver cent mille. »

Moi pas comprendre

Les perles : la justice

Gaston Dominici, accusé et condamné pour le triple meurtre de Lurs, en 1952, fait retentir son accent du terroir, celui des Alpes-de-Haute-Provence. Quand le président de la cour d’assises de Digne lui demande : « Êtes-vous allé au pont ? », là où le corps de la petite fille Drummond a été retrouvé, Dominici tique : « Allée ? Il n’y a pas d’allée, je le sais, j’y suis été ! »

Le feu de Landru

Les perles : la justice

Henri Désiré Landru, amoureux de veuves, de préférence dans la position horizontale et figée – on lui prête dix relations incandescentes ! – s’exclame lors de son procès : « Vous me croirez si vous voulez, eh bien, je n’ai jamais su allumer un feu ! » Son humour fait des ravages. Et l’opinion raffole de ses bons mots.

Près d’un siècle plus tard, le village de Gambais fait une fête à Landru. Son « nid d’amour » est devenu restaurant. On s’y presse, on s’y bouscule. Les places sont chères et chaudes. On se prend à relire les petites annonces mitonnées au feu doux du grand criminel : « Monsieur sérieux désire épouser veuve ou femme incomprise entre trente-cinq et quarante-cinq ans. » Un bonheur cuisant les attendait.

À son avocat, Me de Moro-Giafferi, Landru lance ces dernières paroles : « Je vous ai confié une cause bien difficile… disons-le, désespérée… Enfin, ce n’est pas la première fois qu’on condamne un innocent ! »

Sept petites notes de musique

Les perles : la justice

Eddie Barclay n’a jamais accepté de perdre. Il a toujours voulu gagner tous ses procès.
– Tu n’es pas raisonnable, s’emporte un jour son avocat. Songe que nous n’avons à notre disposition que les 2 281 articles du Code civil.
– 2 281 ! s’esclaffe le bel Eddie. Et tu trouves que c’est insuffisant ! Quand je pense à ce que nous arrivons à faire, dans la musique, avec sept pauvres petites notes…