poème parents

Vivre

Manuel de la vie
A l’usage des fous
Traité d’hypocrisie
Pour vivre parmi vous

Tout d’abord à l’école
On vous tue les idées
Les pensées des idoles
L’on vous dit de copier

Et malheur à celui
Qui rêve de liberté
Il sera jour et nuit
Par les zéros hanté

Bien qu’étant un enfant
Il faut se conformer
Au monde décevant
Des adultes affirmés

Pas le droit de penser
Dit bonjour au monsieur
Pas le temps de rêver
Il faut être obséquieux

Pas envie de copains
L’on est dit anormal
Il faut aimer l’humain
Et maudire l’animal

Puis la vie de gamin
Devient compétition
Que d’efforts fait en vain
Que de répétitions

Il n’a plus de parents
Il a des entraîneurs
Finit les jeux marrants
La vie perd ses couleurs

L’ami devient bestiole
Qu’il lui faut écraser
Dans son cœur qui s’étiole
L’amour s’est effacé

Après quelques années
Remplies de culture
Il pourra se damner
Pour avoir un futur

Il aura oublié
Tous ses rêves d’enfant
Sa soif de liberté
Son refus d’être grand

Et sa plus grande joie
Sera d’être enfermé
A refaire chaque fois
Des gestes périmés

Il sera très civil
Et dira toujours oui
Il se croira habile
Et oubliera l’ennui

Il aura une femme
Il aura des enfants
Ils ont perdu leur âme
Ce seront des parents

Lazzi

ATTENTION : Ce texte est une œuvre originale, déposée auprès de la SGDL. Toute reproduction sans accord préalable de l’auteur est strictement interdite.

Je les regarde

Je les vois passer, la main dans la main
Respirant le bonheur, effluve doré
Jailli de leur cœur. Aujourd’hui, demain
Est le même jour pour l’être adoré
Et loin des passions, je les regarde
L’amour plus que la vie les embelli
Une parole, une lettre qui se garde
Les regarder est un casus belli
Ils veulent s’isoler, vivre ensemble
Ils gardent en eux ce secret espoir
Et chaque jour solitaire tremblent
Il n’y a rien de plus beau que de les voir
Elle est tout pour lui, il est tout pour elle
Communion affective et sans âge
Et quand loin l’un de l’autre ils s’appellent
De leur cœur surgit l’aimé visage
Ils attendent le jour, tristes et impatients
Où ils marcheront, la main dans la main
L’un et l’autre de bonheur inconscient
L’un et l’autre pouvant s’aimer enfin

Et je les vois peu à peu s’éloigner
Loin de moi l’idée d’être amère
Ma part de bonheur un jour j’ai gagnée
Mais regarder est dur pour une mère

Lazzi

ATTENTION : Ce texte est une œuvre originale, déposée auprès de la SGDL. Toute reproduction sans accord préalable de l’auteur est strictement interdite.