blague meurtrier
Le sauvetage de Charlotte Corday
Les perles : la justice
Au matin du 13 juillet 1793, Charlotte Corday pénètre dans la salle de bains de Marat. Le Montagnard fanatique, pourtant ami du peuple, y soigne un eczéma persistant. Elle sort un couteau acheté quarante sols et lui enfonce l’arme dans la gorge. Arrêtée, elle dira simplement : « J’ai tué un homme pour en sauver cent mille. »
Moi pas comprendre
Les perles : la justice
Gaston Dominici, accusé et condamné pour le triple meurtre de Lurs, en 1952, fait retentir son accent du terroir, celui des Alpes-de-Haute-Provence. Quand le président de la cour d’assises de Digne lui demande : « Êtes-vous allé au pont ? », là où le corps de la petite fille Drummond a été retrouvé, Dominici tique : « Allée ? Il n’y a pas d’allée, je le sais, j’y suis été ! »
Les bons mots de l’assassin
Les perles : la justice
Même au seuil de l’échafaud, les plus grands criminels ne lésinaient pas sur les bons mots. Pierre- François Lacenaire, poète assassin, sans lequel le crime manquerait d’esthétique et la guillotine de bons mots, salue les honnêtes bourgeois qui, le 12 novembre 1835, lui fixent rendez-vous avec la mort : « De grâce, messieurs les jurés, ne me condamnez pas à vivre ! »
Il bâtira sa légende sur ses fulgurances tour à tour provocatrices : « Je tue un homme comme je bois un verre de vin » ou mélodramatiques : « J’aime la mort comme on aime une fiancée. »
On peut pas être au four et au moulin (H. Désiré Landru)
CRS : « Voilà une France bien tranquille. »
Et pendant ce temps-là, le meurtrier de Strasbourg court toujours.
(Caricature CRS et Marianne – Dessin du 13 décembre 2018)
Or donc, on peut embastiller par anticipation des personnes soupçonnées d’être susceptibles de violence (on se croirait dans Minority Report !) ou parce qu’on a trouvé des lunettes de plongée ou du sérum physiologique sur elles… Mais un repris de justice, signalé radicalisé, qui est censé faire l’objet d’un suivi, peut se rendre dans un lieu public avec un calibre sur lui et franchir les points de contrôle… Et d’aucuns d’essayer d’exploiter l’émotion suscitée par le drame de Strasbourg pour museler le mouvement social, comme Manuel Valls l’a fait lorsqu’il a fait passer en force la loi El Khomri en utilisant l’état d’urgence.
Zaïtchick