Tandis que tombe une bonne averse, tous les canards de la basse-cour s’ébattent joyeusement sauf un qui reste, renfrogné, dans son coin. Un de ses congénères s’étonne :
– Ça ne te rend pas gai, la pluie…
– C’est que, répond-il, je ne peux pas m’empêcher de songer qu’elle fait, également, pousser les petits pois.
La brave mère Raymonde était fière de sa basse-cour. Mais quelque chose la tracassait. Elle s’en alla donc, un jour, trouver son voisin, le père Alfred :
– Je voudrais, lui dit-elle, que vous m’expliquiez quelque chose ! Depuis trois ans, je mets mes poules à couver sur leurs œufs, et jamais encore je n’ai pu avoir de poussins.
– Eh bien, Raymonde, répondit le père Alfred, ça n’est point la faute à vos poules mais à votre coq.
– À mon coq ? s’écria la mère Raymonde. Mais je n’ai jamais eu de coq !
