Métro Charogne

Fausse couverture de polar réalisée par Zaïtchick
Zaïtchick – Métro Charogne

(Dessin du 12 décembre 2010)

Métro charogne (Haziz dans le métro) de Maurice Pimpon dans la série Kärsher.

Métro Charonne est l’un des épisodes les plus célèbres de la Guerre d’Algérie. (Car c’est officiel, maintenant, on dit « guerre ». Au temps pour ceux qui pensaient à une initiative un peu trop musclée du Club Med pour promouvoir des destinations ensoleillées…)

Elle est liée au décès subit d’une poignée de manifestants, le 8 février 1962, alors que ces derniers prenaient part à une promenade de santé dont la préfecture de Paris corrigea inopinément… le parcours.

L’enquête démontra qu’ils n’avaient pas de titre de transport.

Pour son bonheur, la jeune République put, en ces temps troublés, se reposer sur des commis zélés comme Maurice Papon, lequel su faire preuve d’un empressement tout particulier quant à l’entretien – et au dégagement – de la voie publique lorsqu’il dirigeait la Préfecture de Police de Paris.

Las, les hommes et les régimes se montrent parfois ingrats envers les brillants technocrates et des magistrats, probablement mal informés, lui firent grief, non pas – entre-autres – d’un certain tapage nocturne en 1961 (il ne sert à rien de ressasser le passé comme disait Klaus B., un artisan teuton qui su exporter son savoir-faire en Amérique latine), mais de sa promotion empressée des transports ferroviaires lorsqu’il était secrétaire général de la préfecture de la Gironde de 1942 à 1944 (Période pendant laquelle il résista… à l’envie de résister, mais ce fut dur).

En effet, il su faire bénéficier de tarifs préférentiels sur les grandes lignes S.N.C.F. (c’est possible !) à des familles entières, qui ne l’avaient même pas demandé.

Et sans discrimination car les étrangers aussi – surtout – y avaient droit.
Les précurseurs ne sont pas toujours reconnus à leur juste valeur et le tribunal ne rendit pas justice à cette conception visionnaire des transports en commun.

C’est donc incompris que Maurice Papon s’éteignit dans son lit le 17 février 2007 à Pontault-Combault en Seine-et-Marne. Mais n’est-ce pas l’honneur d’un grand fonctionnaire d’avoir su servir indifféremment, et avec la même promptitude, les régimes politiques successifs ?

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